Villette était le dernier roman de Charlotte Brontë qu'il me restait à lire dans ma PAL, il était donc plus que temps de l'en sortir. Nous allons y suivre Lucy Snowe, une jeune femme qui part travailler à Villette dans une pension pour jeunes filles.
Villette est dans la lignée du Professeur, un autre roman de l'autrice. Il est question d'institution, de religion et d'histoires de vie et d'amour. La seule différence réside principalement dans le point de vue, puisque cette fois, nous avons celui de Lucy. D'ailleurs, notre héroine est aussi notre narratrice. Ainsi, elle s'adresse quelques fois directement à nous, lecteurs. Un peu comme si elle revenait sur son passé. Comme pour tout classique, le début du roman retrace assez rapidement la vie de Lucy, d'abord auprès de Madame Bretton, puis quelques brèves rencontres importantes pour enfin arriver à Villette (ville fictive qui est en réalité Bruxelles). On notera également la critique des français et belges dans le récit, comme cela avait été le cas avec Le professeur.
Il m'a été difficile de me sentir véritablement dans l'histoire. Pour la simple et bonne raison que notre héroine, Lucy est un personnage terriblement effacé. Elle reste en retrait, spectatrice une bonne partie du temps de ceux qui l'entoure. Car oui, les personnages qu'elle rencontre vivent leur vie, et nouent des relations (notamment amoureuses) autour d'elle mais Lucy, si ce n'est de faire son bout de chemin toute seule et de ne jamais baisser les bras restera continuellement sur la touche. Bien sur, elle ne sera pas insensible à quelques rencontres mais tout en restant à distance des autres.
Ce n'est qu'à l'arrivée de M. Paul, un instituteur et personnage important de l'histoire que les choses vont doucement mais surement évoluer. A l'image de M. Rochester, M. Paul sera d'abord décrit de façon à ce qu'on ne s'attache pas de suite à lui. Il est d'ailleurs plutôt lunatique et Lucy aura du mal à le juger positivement au démarrage, tout comme nous. Mais l'autrice construit bien souvent ses histoires de la sorte et nous savons que cela cache un personnage d'autant plus intéressant. Leur histoire sera donc digne d'un slow-burn mais arrivera si tardivement, qu'il faudra s'accrocher pour voir de bref rapprochements. Au final, je trouve d'ailleurs que c'est LE personnage le plus intéressant, généreux et à l'écoute.
Au fil des pages et des chapitres, on reste tout de même assez extérieur à l'histoire. Comme je vous le disais, le problème c'est que notre héroine reste en retrait. Il est donc assez difficile de se sentir entrainer dans l'histoire. Villette parait donc assez long et lent et qui ne lui facilite pas la chose. Mais j'avais espoir que la fin du roman saurait me contenter. Et si les ébauches d'un possible Happy-End sont possibles, elle reste toute de même ouverte et ambiguë. Un peu comme si l'on pouvait choisir l'issue.
En conclusion, je ressors assez perplexe sur cette lecture. Du bon et du moins bon. L'idée de base et le parcours de notre héroine Lucy est tout à son honneur mais j'aurais voulu un personnage plus investi, plus acteur que spectateur. De plus, j'aurais voulu un peu plus d'approfondissement de la relation Lucy/Paul et notamment sur la fin. Pas le meilleur Charlotte Brontë que j'ai lu.