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La solitude des grandes villes - Pauline Perrier

La solitude des grandes villes - Pauline Perrier
La solitude des grandes villes - Pauline Perrier
Titre : La solitude des grandes villes
Auteur : Pauline Perrier
Edition : Hugo Roman
La solitude des grandes villes - Pauline Perrier
 
Ma Chronique
La solitude des grandes villes - Pauline Perrier
J'ai beaucoup aimé !
 
Le pitch de La solitude des grandes villes m'a de suite interpellé à la lecture du résumé. Pour autant, je sais qu'en ce moment les lectures et moi, ça passe ou ça casse. Et mes dernières tentatives dans le genre ont été assez infructueuses. Mais j'ai tout de même voulu voir si La solitude des grandes villes de Pauline Perrier allait fonctionner sur moi. Et comment vous dire à quel point je suis heureuse d'avoir donné sa chance à ce roman !
 
Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, quelques mots sur l'histoire. Dans La solitude des grandes villes, nous faisons la connaissance d'Eve. A 27 ans, la jeune femme travaille dans un magasin de matelas et souffre d'une timidité à l'extrême. A tel point qu'elle passe ses journées cachée le plus loin possible des clients et s'invente une vie bien plus palpitante que la sienne. Dans sa volonté de ne pas être seule, elle pousse le vice jusqu'à aller dans des groupes : celui des timides, mais aussi celui des addictions ou encore celui des mamans. Le problème c'est qu'un nouveau venu dans son groupe de timides va bouleverser toute cette petite machine bien huilée. Comment commencer une histoire quand tout débute par un mensonge ?
 
Qui n'a jamais enjolivé un peu les choses ? Qui ne s'est jamais dit qu'un petit mensonge de rien du tout ne serait pas trop grave ? Eve, peu épanouie dans son boulot à commencer par dire à son petit groupe d'inconnus qu'elle était dessinatrice. Parce qu'avouons-le, vendeuse de matelas (enfin, faire acte de présence dans un magasin de matelas), ça a nettement moins de prestige. Un petit mensonge tout bête qui lui permet juste de se sentir plus apte à être apprécier. Mais d'un mensonge banale à un autre, c'est finalement derrière une carapace bien dure qu'Eve se cache. Aucune confiance en elle, solitaire (ni chat, ni chien, ni même un cactus), la jeune femme voudrait aller vers les autres mais n'y arrive pas. Alors en se joignant à d'autres, elle a le sentiment de ne plus être seule. Personnellement, j'ai été sensible aux sentiments d'Eve. Quelque part, dans certaines réactions, certaines réflexions, je me suis retrouvée. C'est à la fois troublant et rassurant de se dire, tiens, moi aussi j'ai ressenti ça dans tel ou tel cas. Ce qui rend cette héroïne d'autant plus attachante et que l'on a envie de voir s'en sortir.
 
Le début du roman, nous présente donc tous les aspects de la vie d'Eve. Ces groupes qu'elle retrouve chaque semaine, les personnes qui gravitent autour d'elle et son manque de confiance qui la bouffe petit à petit. Même si elle est consciente de cela, qu'elle ne baisse pas les bras et fait tout pour être une meilleure version d'elle-même. J'ai beaucoup apprécié cette partie. Toutefois, je ne vous cache pas que les cent premières pages sont passées assez doucement. Cela aurait été un roman de fantasy, je vous aurais dit que celui-ci est dense. Mais avec une romance contemporaine, l'argument tombe à l'eau (du moins je trouve). On apprécie et pourtant, ça se lit doucement. Moi qui suit plutôt du genre à dévorer mes romans à la vitesse de l'éclair, j'ai été assez déroutée. Déroutée d'apprécier et en même temps perturbée par le fait d'en être toujours au "début". Sans doute est-ce le temps de me mettre vraiment pleinement dans l'histoire ? Quoiqu'il en soit, quand j'ai repris me lecture, le second soir, à un tiers du roman, j'ai eu ce petit truc qui a fait que là, j'ai tourné les pages avec un entrain nouveau et l'ai fini d'une traite.
 
La solitude des grandes villes est le genre de roman qui monte doucement mais surement dans quelque chose de profond et riche en émotions. Pas seulement parce que le personnage d'Eve m'a touché mais aussi et surtout parce que ses personnes qu'elle croise, qu'elle côtoie vont changer la donne dans son petit quotidien. Ainsi, j'ai beaucoup aimé Phil et June, les deux collègues qui au fil des chapitres nouent une relation d'amitié importante de cruciale pour notre héroïne. Les deux grands-parents sont également terriblement drôles et attachants. Et puis il y a ses rencontres dans ces fameux groupes... Damien mais aussi Thomas. Deux relations qui m'ont donné les larmes aux yeux à plusieurs reprises. Deux évolutions à la fois différentes et pourtant similaires. L'amitié qui lie Eve et Damien est touchante et tellement réaliste qu'elle bouleverse, quant à Thomas... Eh bien sachez que c'est un vrai chamallow.
 
En même temps, il ne pouvait en être autrement avec ce timide-là. Thomas est un homme profondément gentil, attentionné et à l'écoute. Malgré ses peurs et appréhensions il va non seulement permettre à Eve de s'ouvrir aux autres mais aussi de croire en elle. La romance a été du début à la fin l'un des meilleurs éléments du roman. Elle pourrait être qualifié de slow-burn. Entre Thomas et Eve, c'est de la douceur, du mignon, des scènes parfois drôles et surtout beaucoup de bons sentiments. Avec eux, je n'ai cessé de sourire. Mais comme toute bonne chose, celle-ci va avoir son lot de surprises. Car comme je vous le disais plus haut, leur histoire commence par un mensonge... et la vérité fini toujours pas ressortir à un moment où à un autre.
 
Je dois dire que le mensonge est quelque chose de difficile à traiter, dans le sens où certains ont parfois du mal à passer, du moins à mes yeux. Mais j'ai trouvé que l'autrice, Pauline Perrier, avait su l'aborder avec sincérité, réalisme et amener le lecteur à se poser les bonnes questions. A travers son personnage, on découvre tout l'étendu de l'impacte d'un mensonge assez banale. Pas uniquement sur le premier plan. Certes sur le moment ce n'est qu'une broutille, mais que cache réellement ce mensonge ? Ainsi, j'ai trouvé les révélations concernant ses mensonges vraiment bien amenées et en totale adéquation avec le récit. Je pense que l'autrice n'aurait pas pu faire mieux en terme de fin et de conclusion à son histoire.
 
La solitude des grandes villes est un roman qui aborde des sujets difficiles tels que la maladie, les addictions, les mensonges, la famille, l'amitié ou encore l'amour et la solitude à proprement parlé. Certains moments sont riches en émotions et très forts. Pour autant il n'est en aucun cas déprimant ou sombre. Au contraire, je trouve qu'on ressort de cette lecture apaisé, (un brin bouleversé) mais avec le sourire de cette belle conclusion. Alors le pari est réussi !
La solitude des grandes villes - Pauline Perrier

 

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M
Je vois que c'est un roman qui t'a beaucoup touché et je comprends pourquoi, rien de tel qu'une héroïne qui nous ressemble un peu pour adhérer à l'histoire et entrer à fond dans la lecture...le titre est explicite et je ne connaissais pas du tout l'auteur. Merci de nous en parler
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C
Tout à fait ! J'ai été agréablement surprise et touché par cette histoire !