23 Septembre 2015
Titre : Tous nos jours parfaits
Auteur : Jennifer Niven
Editions : Gallimard
Résumé :
Quand Violet Markey et Thedore Finch se rencontrent, ils sont au bord du vide, en haut du clocher du lycée, décidés à en finir avec la vie. Finch est la "bête curieuse" de l'école. L'excentrique tourmenté et impulsif dont personne ne recherche la présence, qui oscille entre les périodes d'accablement dominées par des idées morbides et les phases "d'éveil" où il déborde d'énergie vitale. De son côté, Violet avait tout pour elle. Mais neuf mois plus tôt, sa sœur adorée est morte dans un accident de voiture. La survivante a perdu pied, s'est isolée et s'est laissée submerger par la culpabilité. Pour Violet et Finch, c'est le début d'une histoire d'amour bouleversante, l'histoire d'une fille qui réapprend à vivre avec un garçon qui veut mourir.
Mon avis :
J'ai découvert par hasard Tous nos jours parfaits, et depuis je n'entendais parler que de lui. Du coup, dès que j'ai pu, je me suis jetée dessus.
Cette lecture, c'était vraiment quelque chose. A vrai dire, je ne sais pas par où commencer. Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai de suite trouvé l'écriture et le style de l'auteur fluide et j'ai bien accroché. Les personnages : Finch et Violet, sont eux sont très attachants, et on énormément contribué au fait que j'ai beaucoup aimé cette lecture.
Dès les premières pages, on est mis dans le bain. Violet et Finch, se rencontrent officiellement si on peut dire. Cette rencontre est loin d'être banale. Ca va être le début de quelque chose. Tous nos jours parfaits est comparé à Eleanor & Park et Nos étoiles contraires, et bien pour ma part, Tous nos jours parfaits est au-dessus des deux. J'ai été touché, embarqué dans cette histoire si triste et tellement réaliste.
Au final, cette lecture fait beaucoup réfléchir sur le comportement des gens, les piques quotidiennes envers quelqu'un, l'isolement, le sentiment de ne pas être existant. L'auteur aborde le thème du suicide avec beaucoup de sincérité et tout au long de la lecture, on espère, on y croit, on se demande comment cette histoire entre nos deux personnages va se terminer.
La fin m'a totalement surprise, même si quelque part, on avait quelques pistes pour ça. Je ne voulais pas y croire. [spoiler]J'ai mis vraiment plusieurs pages à me rendre compte que Finch était partit... au final, je crois que les passages concernant les dernières balades m'ont le plus ému. Tous ces mots qu'il lui a laissé, ces endroits où elle est allée.[/spoiler]
En conclusion, ce n'était pas un coup de coeur, mais c'est sans aucun doute une lecture que je n'oublierais pas de sitôt !
Note : 8/10
Catégorie : Argent
P. 142
Avant que j'aie pu réagir, il éclate de rire, efface ce qu'il vient d'écrire pour le remplacer par : Et embrasser Violet Markey.
J'attendais qu'il efface ça aussi, mais il lâche la craie, s'époussette les mains, puis les essuie sur son jean. Il m'adresse un sourire en coin, en fixant mes lèvres. J'attends qu'il fasse le premier pas en me répétant : laisse-le au moins essayer. Puis je me dis : J'espère qu'il va essayer. Et cette simple pensée déclenche une vague d'électricité dans tout mon corps. Je me demande s'il embrasse différemment de Ryan. Je n'ai pas embrassé beaucoup de garçons dans ma vie, c'était toujours plus ou moins pareil.
Il secoue la tête.
- Pas ici, pas maintenant.
Puis il regagne la voiture en courant. Je le suis. Une fois à l'intérieur, avec le moteur qui tourne et la musique à fond, il dit :
- Faudrait pas que tu te fasses des idées, ça ne veut pas dire que tu me plais.
- Pourquoi tu répètes tout le temps ça ?
- Parce que je vois bien comment tu me regardes.
- Bon sang, t'es incroyable !
Il rit.
Sur la route, je repense à tout ça. Ce n'est pas parce que j'ai eu envie qu'il m'embrasse, là, sur le moment, que Theodore Finch me plaît. C'est juste que...ça fait longtemps que je n'ai pas embrassé un autre garçon que Ryan.
Dans notre carnet, j'écris Avant de mourir, je veux... mais je ne vais pas plus loin parce que je vois la phrase de Finch flotter sur le papier. Et embrasser Violet Markey.
Avant de me ramener chez moi, Finch s'arrête au Quarry, à Bartlett. Ils ne nous demandent même pas nos cartes d'identité.
On entre direct dans ce pub bondé et enfumé, avec la musique trop forte. Tout le monde à l'air de le connaître, mais au lieu de rejoindre le groupe qui joue sur scène, il me prend la main et me fait danser. Il n'a aucun mal à passer du pogo au tango sans transition.
Je crie pour couvrir le bruit :
- Tu ne me plais pas non plus !
P.154
Cette fois, Violet m'attend. Comme je reprends mon souffle, plié en deux, elle me demande :
- Pourquoi tu fais ça ?
Cette fois, je vois bien qu'elle n'est ni contente ni gênée, elle est furax.
- Faut qu'on coure sinon tu vas être en retard.
- Je ne courrai nulle part.
- Je ne peux rien pour toi, alors.
- Bon Dieu. Tu me rends dingue, Finch.
Je me penche vers elle, elle recule vers les casiers. Elle jette des regards en tout sens, redoutant visiblement qu'on nous voie ensemble. Que Ryan Cross passe par là et se fasse des idées. Je me demande ce qu'elle lui dirait... "Ce n'est pas ce que tu crois. Theodore Fêlé me harcèle. Il ne veut pas me lâcher, je n'en peux plus."
- Bah, tant mieux, parce que toi aussi.
Maintenant, c'est moi qui suis furax. Je prends appui sur le casier situé derrière elle.
- C'est bizarre, tu es beaucoup plus sympa quand on est seuls tous les deux sans personne pour nous voir.
- Tu devrais peut-être essayer d'arrêter de courir dans les couloirs en criant sur tout le monde. Je ne sais pas si tu comportes ainsi parce que c'est ce qu'on attend de toi ou parce que tu es vraiment comme ça.
- A ton avis ?
Mes lèvres sont à quelques centimètres des siennes... J'attends qu'elle me gigle, qu'elle me repousse, mais elle ferme les yeux, et là, je sais - c'est bon.
OK. Les événements prennent une tournure intéressante.
Mais avant que j'aie pu faire un geste, quelqu'un m'attrape par le col et me soulève de terre.
M. Kapel, l'entraîneur de base-ball, braille :
- En cours, Finch.
Il fait signe à Violet.
- Et toi aussi. Une heure de retenue chacun.
Après les cours, elle entre dans la salle de permanence sans même me jeter un regard.
- Il y a une première fois à tout ! s'exclame M. Stogler. Nous sommes ravis de vous accueillir parmi nous. Mllle Markey. Qu'est-ce qui nous vaut ce plaisir ?
- A lui, répond-elle en tendant le menton vers moi.
Elle s'assied au premier rang, aussi loin de possible.
P. 161
- Tout a une date limite dans ce monde, pas vrai ? Par exemple, une ampoule de cent watts est conçue pour éclairer sept cent cinquante heures. Le soleil mourra dans environ cinq billions d'années. Nous avons tous une espérance de vie limitée. Un chat vit environ quinze ans, parfois plus. Un chien douze. L'américain moyen est censé survivre vingt-huit mille jours après sa naissance. Il y a donc un jour, une date, une heure précise où notre vie prendra fin. Pour ta soeur, c'était à dix-huit ans. Mais si un humain réussissait à éviter tous les dangers qui le menacent - accidents, maladies, etc. - il ou elle pourrait vivre cent quinze ans.
P. 203
- Tu sais ce que j'aime chez toi, Ultraviolet Re-Mark-able ? Tout.
- Je croyais que je ne te plaisais pas.
Alors je lui jette un regard. Elle hausse un sourcil.
Je prends la première sortie que je croise. Nous passons devant une station-service, deux trois fast-foods, avant de traverser la route pour entrer sur un parking. La panneau indique : BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE LA COMMUNAUTE DE COMMUNES REGION EST.
Je gare Little Bastard, puis je sors pour aller ouvrir sa portière. Elle s'étonne :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je ne peux pas attendre. Je croyais que oui. Mais non, désolé.
Je me penche pour détacher sa ceinture, puis je la tire hors de la voiture si bien que nous nous retrouvons face à face, plantés au milieu de ce parking hideux, devant cette bibliothèque sinistre, baignés par la délicate odeur de poulet frit échappée du fast-food voisin. J'entends le caissier proposer une boisson et une frite à son client dans le haut-parleur du drive.
- Finch ?
J'écarte une mèche volante de sa joue. Puis je prends son visage entre mes mains et je l'embrasse.
P. 206
Pour une fois, je n'ai pas envie d'être un autre, juste Theodore Finch, le garçon qu'elle voit. [...] un garçon qui a sa place - bien dans ce monde et dans sa peau. Un garçon qui est exactement celui que j'aimerais être. Et mon épitaphe serait : Le garçon qu'aime Violet Markey.